Chasse gardée 2 (2025)

Synopsis officiel du film

Il y a deux ans que Simon et Adélaïde ont quitté Paris. Le fils de Bernard arrive chez eux et il pratique la chasse autant que son père auparavant.

Notre Critique et Analyse (L'œil de l'expert MOVFLIX)

L'Expérience | Entre continuité rassurante et redite fatiguée

Chasse gardée 2 arrive deux ans après un premier opus qui avait séduit près de 2 millions de spectateurs français en 2023. Cette suite retrouve Adélaïde et Simon, désormais installés à la campagne, confrontés à de nouveaux enjeux cynégétiques, cette fois autour de la chasse à courre plutôt que de la chasse à tir. Pour une partie du public, l'expérience se révèle aussi distrayante, voire plus délirante que le premier volet, procurant ce plaisir simple de rire et sourire sans prise de tête.

Les spectateurs conquis saluent une suite qui ose davantage que l'original. Les réalisateurs font preuve d'audace et de créativité en poussant le curseur vers le burlesque et le loufoque. La présence des animaux devient plus importante, les situations plus improbables et hilarantes, les interactions avec les humains plus nombreuses. Certaines séquences, notamment la fameuse "fête à la palombière", sont décrites comme hilarantes et décalées, une véritable bonne surprise qui flirte avec le farfelu absurde plutôt que le grotesque saugrenu. L'ensemble enchaîne les tableaux avec beaucoup de rythme, porté par des effets spéciaux hilarants et une galerie de seconds rôles gratinés.

Mais pour beaucoup d'autres spectateurs, cette suite déçoit cruellement. Là où le premier film trouvait son équilibre dans une atmosphère légère et sympathique, avec des personnages attachants, râleurs mais souriants et réactifs, cette suite fait tout l'inverse. Les protagonistes passent leur temps à se plaindre sans jamais agir, devenant spectateurs de leur propre film pendant plus d'une heure et demie. Les blagues sont recyclées mais en moins drôles, certaines scènes semblent copiées-collées, en plus confuses, plus lourdes, plus paresseuses. Le terme "punitif" revient même pour qualifier cette expérience épuisante.

L'Expertise | Une formule qui ne prend plus vraiment

Le principal problème de Chasse gardée 2 réside dans son choix de changer radicalement de forme tout en reprenant les grandes lignes du fond. Antonin Fourlon et Frédéric Forestier tentent de surfer sur le succès du premier titre, mais l'ensemble apparaît davantage lisse, édulcoré, moins réaliste, moins provocateur, moins caustique, moins comique… moins de tout. L'impression qui domine est celle de rôles alimentaires, d'une tentative maladroite et sans grand intérêt d'exploiter commercialement le succès du premier opus.

Le casting reste globalement performant, avec Didier Bourdon (moins important au scénario cette fois), Thierry Lhermitte aux cheveux blanchis, Camille Lou qui assure avec aisance, et le duo déglingo-dingo formé par Chantal Ladesou et André Penvern. On note l'arrivée de nouveaux venus comme Maxime Gasteuil dans le rôle de Stanislas, et une caméra qui s'attarde davantage sur les jeunes générations. Mention spéciale pour André Penvern et Diane Segard, jugés incontournables. Cependant, Élie Semoun, en totale roue libre lors de son apparition tardive, monopolise l'écran sans que personne ne semble oser le recadrer, dans ce qui ressemble à une parodie ratée ou un nanar assumé.

Le scénario, qui abandonne le parisianisme pour explorer les questions de statut social et d'arrivisme, part un peu dans tous les sens. Il trouve néanmoins matière dans la difficulté de vie en monde rural, tout en offrant une petite critique intéressante sur la privatisation des espaces naturels. Mais là où le premier se moquait gentiment d'une bande de chasseurs de campagne incompétents mais attachants, cette suite choisit de viser les bourgeois amateurs de chasse à courre, entourés d'animaux caricaturaux et ridicules. Résultat : le ton tombe complètement à plat et la satire ne fonctionne jamais.

La réalisation oscille entre moments réussis et maladresses. Si les effets visuels ne sont pas toujours parfaits, on apprécie l'effort d'audace créative. Mais l'ensemble frôle souvent un côté "cucul" sauce Disney, trop théâtral, sans finesse, typique d'une comédie française un peu beauf et caricaturale. Les dix dernières minutes rappellent enfin l'esprit du premier et fonctionnent presque, révélant par contraste tout ce qui n'a pas marché auparavant.

Verdict et Note Finale

Chasse gardée 2 est une suite paradoxale qui divise radicalement son public. D'un côté, elle peut se targuer d'être plus comique que le premier opus – ce qui est plutôt rare pour une suite – et de donner le sourire à toutes les générations en période festive avec son humour franchouillard et ses bons dialogues. C'est une comédie populaire et familiale sans prise de tête, qui assume pleinement son côté divertissement léger.

De l'autre, elle trahit tout ce qui faisait le charme de l'original en devenant paresseuse, confuse et épuisante. Le civet sent parfois le réchauffé, avec des copier-collé évidents comme la fête des chasseurs. Les ficelles déjà usées du premier volet se révèlent encore plus fatiguées, le tout sonnant brouillon, désinvolte, parfois même consternant. C'est ni original, ni vraiment drôle, juste un produit calibré pour ceux qui ont aimé le premier et qui recherchent exactement la même recette, pas mieux.

Au final, ce second volet fonctionne si vous avez adoré le premier et cherchez simplement à retrouver la même atmosphère avec quelques nouveaux gags. Mais pour ceux qui espéraient une vraie progression ou une surprise quelconque, mieux vaut un bon bouquin au coin du feu. Une rare occasion où une suite se révèle simultanément supérieure ET inférieure à l'original, selon le point de vue adopté.

Note : 3/5 - Un divertissement qui plaira aux fans du premier, mais qui peine à convaincre au-delà de ce public acquis.

La bande-annonce de Chasse gardée 2

Publié le: 9/23/2025 | Dernière mise à jour: 12/27/2025