Yoroï (2025)

Synopsis officiel du film

Après une dernière tournée éprouvante, Aurélien, musicien français, décide de s'installer au Japon avec sa femme, Nanako, enceinte de leur premier enfant. Alors que le jeune couple emménage dans une maison traditionnelle dans la campagne japonaise, Aurélien découvre, dans un puits, une armure ancestrale qui va réveiller d'étranges créatures, les Yōkais.

Notre Critique et Analyse (L'œil de l'expert MOVFLIX)

L'Expérience | Un Voyage Intime et Démons Personnels

L'expérience de Yoroï est celle d'un voyage intime et parfois déroutant au cœur des névroses d'un artiste, vêtu des atours d'un film d'action fantastique. Dès le début, le ton est personnel : on suit Orelsan, jouant une version fictionnelle de lui-même, qui fuit la pression de sa carrière en France pour s'installer avec sa femme au Japon. Le spectateur est d'abord plongé dans une ambiance de découverte et de comédie, mais la découverte d'une mystérieuse armure dans un puits ancien fait basculer le récit. L'expérience devient alors un mélange étonnant de séquences d'action contre des démons (yōkaïs), d'humour loufoque et de moments de franche introspection, voire de drame psychologique. Le film oscille constamment entre divertissement « baston » et « thérapie » cinématographique, créant un sentiment d'instabilité qui peut déconcerter, mais aussi captiver ceux qui acceptent de suivre cette voie peu conventionnelle.

L'Expertise | Une Ambition Hybridée, entre Clip et Cinéma d'Auteur

L'expertise de Yoroï réside dans son ambition de fusionner plusieurs univers, avec un succès très mitigé selon les spectateurs. Porté par Orelsan, qui co-écrit et joue le rôle principal, le film est avant tout un projet artistique très personnel, une réflexion métaphorique sur la célébrité, le burn-out et les démons intérieurs. La réalisation de David Tomaszewski, issu du monde du clip, apporte un soin visuel indéniable et une esthétique soignée, notamment dans les scènes calmes et l'exploration de la culture japonaise. Cependant, cette expertise se fissure sur plusieurs points. Les scènes d'action sont souvent jugées « plates », mal chorégraphiées, avec un montage qui cache la misère. Les dialogues peuvent paraître artificiels (« un mauvais chatbot ») et le jeu d'Orelsan, bien qu'énergique, est perçu par certains comme trop « fade » ou « nonchalant ». Les effets spéciaux des yōkaïs divisent également, certains les trouvant « affreux » ou suspectant l'utilisation d'IA. Le film tente d'embrasser trop de niveaux de lecture (comédie, horreur, drame psychologique, satire sociale) sans toujours les maîtriser, laissant une impression de « foutraque » généreux pour les uns, brouillon pour les autres.

Verdict et Note Finale

Yoroï est un objet cinématographique singulier et clivant, bien loin du simple film de baston fantastique que pouvait laisser entrevoir sa bande-annonce. C'est avant tout une œuvre intime, une catharsis artistique pour Orelsan, qui séduira ses fans les plus inconditionnels prêts à le suivre dans ce cheminement introspectif et ses clins d'œil autobiographiques. Les spectateurs ouverts à un récit hybride, mêlant action, humour noir et questionnements existentiels dans un cadre japonais, pourront y trouver une expérience originale et audacieuse. En revanche, ceux qui cherchent une narration cohérente, des personnages profondément écrits, des combats époustouflants ou une appropriation culturelle irréprochable risquent d'être profondément déçus, voire exaspérés par les faiblesses techniques et les dialogues parfois maladroits. C'est un film à risques, qui assume ses partis pris, pour le meilleur et pour le pire.

Note Finale : 3.5/5 – Une curiosité ambitieuse et personnelle, portée par l'énergie de son auteur-star, mais qui pêche par des exécutions techniques inégales et un scénario trop éclaté pour convaincre au-delà de son cœur de cible. À réserver aux plus curieux et aux fans de l'artiste.

La bande-annonce de Yoroï

Publié le: 9/10/2025 | Dernière mise à jour: 12/24/2025